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MC Solaar
Culture

Review of Mc Solaar's gig at the Jazz Café and Interview

By Matthieu Boisseau
25/04/2011


The double Victoire winning French rapper Claude M'Barali alias Mc Solaar (1995 Male Artist of the year and 2008 Best Urban music album) performed in London on April 23 at the Jazz Café. Knowing all Mc Solaar's hits by heart, I was only too happy to perform my journalistic duties for Franceinlondon by agreeing to attend his gig.

 

Wearing an elegant suit and a fashionable beret, MC Solaar immediately encouraged the crowd to join in on the jazzy atmosphere embodied by the song “Je connais mon rôle”. From the very first songs it was obvious why Claude MC is a performer who has reigned supreme on the stage for so long. The rapper and his friends (and backing rappers) Bambi Cruz and Arlini spread a dynamic feeling embed their show with fantastic variety, from the poetry slam's song “Victime de la Mode” to the high-pitched one “T'inquiètes”, not to mention the 1990's hits 'Bouge de là', 'Obsolète', and 'Nouveau Western'. The concert's pace became increasingly frenzied as the night went on until the Jazz Café was transformed into a friendly dancing-party hall. The standing ovation Mc Solaar received at the end of the show was a testament to quite how much the mainly French 30 year-old audience appreciated the show.

 

So, my personal impression? MC Solaar is undoubtedly a real aesthete, a gentleman and the possessor of the class of a great man. Unique.

 

Here is an interview, in French, of MC Solaar, made a few minutes before his gig.

 

On aurait tendance à l'oublier, mais MC Solaar célèbre cette année ses 20 ans de carrière. En 1991, "tout a commencé là bas dans la ville qu'on appelle Maisons-Alfort" pour le jeune Claude M'Barali, avec la sortie de "Qui sème le vent récolte le tempo", le premier album majeur dans l'histoire du rap français. A cette époque, la musique urbaine n'en était  encore qu'à ses balbutiements, le rap étant alors considéré comme un simple phénomène de mode. Pourtant l'artiste né à Dakar se distinguait déjà par son phrasé chaloupé et ses textes poétiques. Deux décennies plus tard, c'est un pionnier du rap français que nous avons eu le privilège de rencontrer à quelques minutes de son concert au Jazz Café de Londres. Son prochain album, les moments marquants de sa carrière, sa passion pour le journalisme et la poésie : MC Solaar s'est livré en toute franchise pour Franceinlondon. L'occasion de constater que s'il est très discret dans les médias, l'artiste a le verbe aussi facile en interview que dans ses chansons...

 

En cette année 2011, vous effectuez un « double » retour, au Jazz Café de Londres certes, mais aussi et surtout avec la préparation de votre nouvel album. Pouvez-vous nous donner une date de sortie ?

Ah non non non non ! Tout ce qui se dit autour de ce nouvel album sont de fausses informations. Il ne sortira pas tout de suite.

 

Pourtant dans une interview accordée à NRJ le 12 mars 2010, vous aviez déclaré avoir « 4 morceaux prêts ».

 

Effectivement mais sur les quatre il y en a un que je n'aime pas vraiment. Et puis je sais que cette année je vais me faire avoir par l'actualité, par les voyages, et par le soleil. Donc je préfère ne pas m'avancer sur une date !


En attendant le morceau « Solaar Pleure Version II » est sorti l'an passé sur Internet. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette chanson ?

En fait c'est un morceau qui a été fait en 2001, mais qui n'avait jamais été mixé. Ceci dit, il est ancien mais il était vraiment en avance sur son temps. Et puis, qu'est-ce qu'il est beau ! Il commence comme ça : (il se met à rapper) "Il était déjà présent dans le jardin d'Adam et Ève, le ver dans la pomme pour lui c'était "Rampe ou Crève! »". En fait c'est la genèse de Solaar Pleure. Quand le premier morceau se termine par le cri de Lucifer, « l'enfer est sur terre qui l'ingère », on enchaîne avec cette deuxième version. Il y a vraiment quelque chose comme ça sur le net ? Quelqu'un a donc retrouvé ce morceau inédit !

 

Solaar Pleure 2
 

Votre premier album étant sorti en 1991, vous fêtez cette année vos 20 ans de carrière. Avec du recul, quels sont les 2 ou 3 souvenirs qui vous ont le plus marqué?

 

Alors le premier est assez banal. C'est une petite fille de 12 ou 13 ans que j'avais vu chanter pendant 2 heures sans interruption lors d'un concert. J'avais vraiment été impressionné. Je me demandais comment elle faisait. C'est un grand souvenir.

Un autre souvenir pas mal c'est un concert qu'on avait fait au mois d'août dans une station balnéaire, sans promotion, devant 20 personnes seulement. Nous ne savions même pas si nous étions arrivés au bon endroit ! Du coup c'était génial car tout le monde était monté sur scène durant le concert. C'est un souvenir vraiment agréable....sauf pour le promoteur peut-être. Enfin d'un autre côté s'il n'avait pas fait de promotion c'est aussi parce que le concert avait été subventionné. Il devait être programmé par une compagnie low-cost dans le cadre d'une animation estivale. De toute façon quand le prix d'une place pour un concert n'est que de 5 ou 10 euros, c'est forcément parce que quelqu'un subventionne en contre partie, et c'est souvent le cas avec ces régions.

Et puis enfin, il y aussi toutes les personnes que j'ai rencontrées durant ma carrière. Quand j'étais petit, j'admirais les artistes français, comme Jane Birkin par exemple. Et puis un jour je les ai vus en vrai, et finalement ils sont comme je les avais imaginés : des gens simples, normaux en fait !


Parmi ces souvenirs, il y également votre premier passage télé en 1991, aux côtés d'IAM, lors de l'émission "Ciel mon Mardi", présentée par Christophe Dechavanne. L'un des invités, un certain Dr Zwog, avait déclaré d'un ton prophétique : « je suis persuadé que dans 10 ans on ne parlera plus du rap ». Vingt ans plus tard, comment expliquez-vous que le rap soit à ce point ancré dans le paysage social et culturel ?

 

Ah ouais c'est vrai je me rappelle de ce personnage ! Je pense qu'au départ on a mis le rap sur des bons rails, tout simplement. Akhenaton, par exemple, avait un rap qui n'était absolument pas récréatif ou gadget. Bien au contraire, c'était très puissant : ses textes évoquaient la politique, la vie de tous les jours, et à cette époque personne  ne m'avait touché autant que lui, même pas un homme politique. Quand il a écrit avec IAM dans « Non Soumis à l'état » : "musicalement on en a pour 10 ans à rattraper le temps qu'on perd en ce moment" ou quand il a composé « Hold-up mental »....je me disais : « oh mais là ça part vraiment fort ! ». Donc le rap était sur des bons rails. Et puis moi aussi j'avais bien lancé le rap avec « Bouge de Là ». Ca prouvait qu'on avait aussi le droit de rigoler un peu ! En fait les premiers rappeurs français ont bien contribué à l'installation du rap car ils n'ont pas été des caricatures de leurs homologues américains. On n'était pas dans le stéréotype.

 

La culture rap est récemment revenue dans l'actualité à travers l'affaire Skyrock. Ne trouvez-vous pas étrange que cette radio s'autoproclame défenseure de la culture rap, alors qu'une partie des rappeurs, comme Hocus Pocus, Oxmo Puccino, et même vous, ne sont que rarement passés à l'antenne ?

 

Oui mais d'un autre côté, Skyrock est quand même le média qui passe le plus de rap. Cette station a donc vraiment son rôle dans la promotion du rap. Elle a parlé de IAM, de moi à un certain moment : il faut reconnaître que c'est souvent cette radio qui fait découvrir les artistes rap. Après il faut aussi dire que pour beaucoup d'entre nous la cible n'est pas exclusivement le rap.

 

Pour revenir à cette affaire, il faut savoir que la société Skyrock dépasse le simple cadre d'une station de radio : on parle là de private equity, de blogs...Donc au même titre que Facebook et Twitter, Skyrock c'est avant tout une histoire économique.

 

On vous décrit souvent comme un rappeur "à part", un "rappeur-poète". Est-ce que cette image vous correspond ?

 

Oui bien sûr, car il est vrai que dès que je me laisse aller dans mes compositions, je pars très souvent dans des textes poétiques.

 

Quels sont vos modèles d'écriture ?

L'écriture automatique, très clairement. J'aime beaucoup le surréalisme. J'écris instinctivement, je ne gomme pas, et quand tu prends le bon alcool au bon moment, avec un peu de Martini à la fin, ça donne quelque chose de vraiment bien !


Dans une autre interview, accordée à Afrobuzz en 2010, vous aviez évoqué le journalisme et plus précisément Gunter Walraff. Ce journaliste allemand se plonge en immersion dans son objet d'étude de manière totalement anonyme. Vous même, en tant qu'observateur attentif de la société, dans quoi vous immergez-vous pour composer vos textes ?


Alors le problème c'est que je suis connu moi. Bon c'est vrai que je peux faire le noctambule, et une fois que tout le monde a bu des coups, je peux prendre des notes. Je peux aussi m'immiscer dans les métiers de la nuit, comme le mannequinat. Mais sinon c'est très compliqué pour moi. Je suis carbonisé.

Cela vous contraint-il à rester chez vous ?

Oh non non ! Parfois je peux aller dans des endroits où l'on met 3 semaines avant de me reconnaître. Finalement je suis plus proche de l'ethnologie participative : on sait qui je suis, mais ça ne fait rien, je reste malgré tout au même endroit.

 


Mc Solaar - Interview sur Afrobuzz

 

Le journalisme est très présent dans vos textes, dans "Jardin d'Eden", "Da Vinci Claude", ou encore "Bouge de là". Et si vous aviez raté votre vocation finalement ?

Je suis à 100% d'accord avec vous. Le journalisme, c'est vraiment un métier que j'adore : tu apprends tout le temps quelque chose de nouveau, tu construis ton savoir, tu étudies les tenants et les aboutissants de questions complexes avec des méthodes toujours renouvelées. Et puis après tu essaies de le révéler, de le rédiger. Ca m'aurait vraiment plu.

Justement, dans vos premiers albums, vous évoquiez des thèmes de la vie quotidienne, alors que dans les trois derniers albums vous avez changé d'échelle en abordant des enjeux globaux et internationaux. Ne seriez-vous pas passé de la rédaction locale à la rédaction internationale ?


Eh oui je suis France 24 à moi tout seul ! Effectivement je suis passé de "Victime de la Mode" aux "Enfants Soldats". C'est vrai que j'ai changé de point de vue pour nourrir mon imaginaire. Au début je racontais à travers le « je » et à présent j'essaie plutôt de dire au public « regardez ». C'est tout simplement dû à l'âge, au temps qui passe.

Aujourd'hui vous avez une occasion en or de reprendre le fil de votre carrière de journaliste. Mais avant d'obtenir votre carte de presse, il vous faut passer le concours d'une école de journalisme, et en particulier la redoutable épreuve de « libre propos » de l'École de Journalisme de Lille. La consigne est simple : « traiter librement d'un sujet imposé, tous les genres étant autorisés à l'exception du genre ennuyeux ». Voyons voir ce que vous pouvez nous proposer...

Oh le salaud....

Voici quelques sujets, à vous de nous dire comment vous les aborderiez. Le premier sujet date de 1999, et s'intitule : « Silence ».

Alors j'aurais commencé par « le silence est un cri ». Ca aurait fait une super première phrase. Bon et après ça aurait été très difficile !


Passons au sujet de 2002 : « Non ».

Alors là, très facile ! J'aurais commencé par une citation de Jean-Pierre Raffarin : « Win, the “yes” needs the “no” to win, against the “no”». Bon même si c'est vrai qu'en 2002 on n'avait pas encore voté lors du Référendum sur la Constitution pour l'Europe....

Dernier sujet à présent : compte tenu des sondages relatifs à la prochaine élection présidentielle, ne pourrait-on pas envisager en 2012 un énoncé reprenant le titre d'une de vos chansons : « Impact avec le diable » ?

« Impact avec le diable » ça peut aussi être une femme ! Et pas forcément à propos de politique.

Pourquoi le diable serait-il une femme ?

Car je sais que le diable s'habille en Prada....

COMMENTS:

03/05/2011 - janineyves.nouchet said :

encore beaucoup de textes comme celui là. la remarque de Coraliesur le mariage ne m'a pas étonné!!

dommage que les traductions de google soient approximatves

26/04/2011 - boisseaufamille said :

excellent ! super interview; le climat avait l'air vraiment cool

normal ... entre amoureux du journalisme, le courant passe

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