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Self Made Man, Bobbie Carlyle
Culture

Réussir sans diplôme, possible?

By No author
10/05/2010

Deux nations élitistes.

Les Grandes Ecoles ne sont pas l’apanage de la France. Avec Oxford et Cambridge, la Grande Bretagne produit la fine fleur britannique. Des deux cotés de la Manche, l’éducation est assez élitiste. En France, par exemple, la sélection des Grandes Ecoles se drape d’un discours promouvant l’égalité des chances, en réservant un certain nombre de places pour des élèves issus de milieu défavorisé. Initié par Sciences Po, l’objectif est d’adapter les concours d’entrée aux grandes écoles pour les élèves issus de zones prioritaires (ZEP). Une autre passerelle semble jetée entre le monde privilégié de l’éducation et les écoles en difficulté. En début d'annéee, HEC, l’ENS, l’Ecole Polytechnique et l’ESSEC, les quatre grandes écoles françaises, ont inauguré une journée d’orientation à destination des lycéens de Première et de Terminale. L’idée est d’instaurer un tutorat régulier entre les élèves de milieux modestes et les étudiants des grandes écoles.

   

Egalité des chances.
   Egalité des chances.
 
  Ce programme sur l’égalité des chances semble séduisant, mais pour tous ceux qui ne sont pas issus de “filières nobles”, les chances d’accéder aux marches du pouvoir et de l’argent, ou ne serait-ce que celles de débuter sur le marché de l'emploi, sont difficiles. La sélection française se cacherait-elle sous le voile de l’illusion égalitariste ? Avoir été à l'université en France ne garantit en rien un bon emploi, ou juste un emploi tout court. Combien trouve-t-on de sur-diplômés sans emploi? C'est pour cette raison que le système français est élitiste. Par ailleurs, bon nombre d’employeurs jugent d’abord sur les diplômes. Ils donnent leur préférence à un candidat issu de l’Ecole A, qui sélectionne par des concours ses élèves et choisit ses enseignants sur leur parcours académique et leurs publications. Ainsi, beaucoup de jeunes français traversent la Manche dans l’espoir de tenter leur chance sur le marché du travail britannique. On observe que devant un employeur anglais, la volonté et la qualité du travail sont un atout supplémentaire et non négligeable aux diplômes. Le monde du travail britannique croit davantage en l’individu et récompense celui qui sait s'investir. Jusqu'à présent, pour les Français expatriés, tenter sa chance en Grande Bretagne revenait à croire au « rêve britannique », tout comme on a pu croire au « rêve américain », idée selon laquelle n’importe quelle personne vivant aux Etats-Unis pouvait réussir par son travail, son courage et sa détermination.

 

Reussir sans bagages universitaires 

Les acteurs de la haute sphère politique britannique montrent que l’on peut réussir sans les bagages normalement requis en France. Par exemple, James Callaghan, est un autodidacte de la politique. Issu de la classe ouvrière et dépourvu de tout diplôme universitaire, il accède au poste le plus important du parlement britannique de 1976 à 1979. Premier ministre de 1990 a 1997, John Major, est parti de rien, avant de gravir les échelons de la « Standart Chartered Bank » et d’investir la classe dirigeante. A l’inverse, la France à nourrit ses chefs d’Etats au biberon de l’ENA, de Sciences Po ou encore de Saint Cyr, écoles les plus prestigieuses et les plus élitistes.

On compte aussi un bon nombre de businessmen anglais qui ont quitté l’école avant d’avoir obtenu leur Bac. L’exemple le plus parlant est celui de Alan Sugar, fondateur de Amstrad. Quand il quitte l’école à seize ans, qui aurait pensé qu’il deviendrait un des leaders du monde des Affaires ? C’est peut être pour cette raison qu’il lance, en 2007, une émission intitulée THE APPRENTICE (l'apprenti(e)) sur la chaîne BBC. Les candidats s'affrontent dans des épreuves où ils doivent démontrer leur talent de businessman. A la clef : une place dans la compagnie de Alan Sugar. Autre Self Made Man, Richard Branson, a suivi un parcours d’études médiocre. Son proviseur lui aurait dit "Tu finiras en prison ou milliardaire." Il avait raison puisque Branson finit milliardaire en créant la célèbre marque Virgin.
Réussir sans diplôme est donc possible en Grande Bretagne. Une étude montre que 10 pour cent des directeurs des plus importantes entreprises britanniques, n’ont pas de diplôme universitaire. Etonnant non? Alors que les plus gros PDG français sont passés sur les bancs de Polytechnique, de l ENA ou de grandes écoles de commerce.



Différence entre France et Grande Bretagne. 

 
 

Bien que la France et l'Angleterre soient élitistes, elles n'ont pas les mêmes élites. Qu'ont en commun Ann Gloag ( fondatrice de la société de transports Stagecoach), Richard Branson ou encore Sir Alan Sugar ? Ils sont devenus milliardaires sans avoir obtenu de diplôme. En comparaison, les plus gros PDG de France ont eu une éducation poussée jusqu'aux études supérieures. Avec 8 582 000 d'euros de chiffre d'affaires en 2007, le groupe Lagardère a eu pour fondateur Jean-Luc Lagardère, brillant diplômé de Supelec. Bernard Arnault, autre grosse fortune de France avec le groupe de luxe LVMH, avait intégré la prestigieuse Ecole Polytechnique. Ainsi, pour les Français l'école est la voie incontournable vers la réussite socioprofessionnelle. Pour les Anglais, l'école ne garantit pas à elle seule les chances de réussite c'est pourquoi ils acceptent peut-être plus facilement leur système élitiste.
Réussir en Grande Bretagne est donc synonyme d'investissement personnel. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de sortir des meilleures écoles, il reste tout de même une voie de rattrapage qui est celle du travail et de l'engagement. C'est dans cette logique de se retrouver seul face à son propre sort, que la famille anglaise s'investit elle-même dans la réussite de ses enfants. Les parents anglais jugent normal de financer les études de leurs progénitures. Ce sacrifice est considéré comme un choix individuel, motivé par une société où l’on pousse à réussir par soi-même. En France cette idée serait scandaleuse et injuste, car au vu du système social français, tout le monde a droit à la même éducation et de surcroît gratuite. Cette différence est finalement le point important entre les sociétés britannique et française : la première accepte bon gré mal gré son système élitiste car elle croit au succès personnel sans passer obligatoirement par les diplômes, alors que la seconde caresse encore un rêve égalitaire, où l’éducation accessible à tous serait la clef de la réussite.

Sir Alan Sugar.

Sir Alan Sugar.


Livre à consulter : « Grandes Ecoles, la fin d une exception française
» de Thomas Lebègue et Emmanuelle Walter, deux journalistes eux-mêmes
produits du système élitistes de l’enseignement supérieur à la
française.

COMMENTAIRES:

21/07/2010 - adrien_satigny a dit :

C'est un tres bon article. Je partage entierement ce qui y est dit! Je suis suisse et j'ai travaille quelques annees en France... le pires de ma vie! Les francais sont les rois de l'irrealisme melange a une pointe assez incroyable de mediocrite, en depit de leur soif de diplomes!!!

17/04/2009 - francagiunta a dit :

Great article - thank you.

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