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Football : Révolution Française 0 - Conservatisme Anglais 4

By Matthieu Boisseau
06/09/2010

Les qualifications de l'Euro 2012 qui ont débuté ce vendredi 3 Septembre, ont été marquées par les résultats contrastés de deux grandes nations du football, la France et l'Angleterre. Alors que les hommes de Fabio Capello ont visiblement bien digéré l'échec sud-africain en étrillant la Bulgarie sur le score de 4 buts à 0, l'Équipe de France, défaite à domicile par la Biélorussie 1 à 0, a quant à elle confirmé combien la tâche de Laurent Blanc s'annonce ardue. A l'issue de cette première journée, il est déjà temps de dresser un premier bilan.

Deux gestion de l'échec sud-africain radicalement opposées

 « Tourner la page », « reconstruire », « repartir de zéro », tels étaient les termes employés par les joueurs et le staff de l'Équipe de France à la veille du premier match qualificatif pour l'Euro 2012. Il faut dire que la désastreuse image donnée par les mutins de Knysna avait provoqué un séisme au sein de la Fédération Française de Football, poussant son président Jean-Pierre Escalettes à démissionner, et entraînant le départ de nombreux membres du staff. La FFF, critiquée pour son manque de réactivité, voulait de ce fait tourner rapidement la page Raymond Domenech, et liquider au plus vite l'héritage de celui qui recevra dans les prochains jours sa lettre de licenciement pour "faute grave".

 

 

Laurent Blanc n'a toujours pas connu la victoire après deux matches à la tête des Bleus

La Fédération Anglaise n'a, quant à elle, pas démis de ses fonction l'Italien Fabio Capello, pourtant très contesté après la lourde défaite en huitième de finale de la Coupe du Monde face à l'Allemagne, 4 buts à 1. Heureusement pour l'ex-mentor du Milan AC, l'échec anglais n'était amplifié ni par une pitoyable grève, ni par une sordide affaire de prostitution, et n'avait donc pas pris les mêmes proportions qu'en France. Pourtant, qu'il semblait loin le temps où le transalpin était loué pour avoir enfin réussi à faire d'une association stars de la Premier League une véritable équipe. Les critiques s'abattaient en effet sur Fabio Capello, qui n'était pas, selon le toujours très écouté José Mourinho, « l'homme qu'il fallait pour l'Angleterre ». Le Sun dénonçait quant à lui ses choix techniques et son fonctionnement résolument autoritaire en le qualifiant fort peu élégamment d'« abruti ». Une impopularité qui s'accrut encore un peu plus à la suite des déclarations de Capello annonçant qu'il ne comptait plus sur l'idole David Beckham, avant de faire volte-face face à la pression médiatique et populaire.

Dans les deux pays, une image rétablie auprès du public

Après la défaite face aux Allemands, le public anglais a fustigé l'attitude hautaine de ses joueurs, coupables à leurs yeux de ne pas avoir su se transcender lors d'un événement si important. Face aux critiques répétées, les joueurs et le staff anglais ont fait profil bas. Ainsi, c'est le nouveau capitaine Steven Gerrard qui, le premier, s'est excusé pour la déroute de son équipe, admettant qu'il se serait lui-même sifflé à la vue de ses propres prestations. Mais il a, dans le même temps, promis que les joueurs se feraient pardonner sur le terrain, un message visiblement entendu et apprécié puisque le public de Wembley a répondu présent ce vendredi, élevant un peu plus la voix à chacun des buts de son équipe.

 

Defoe, auteur d'un triplé, félicité par Walcott et Gerrard

En France, Laurent Blanc, qui a succédé à Raymond Domenech, apportait quant à lui l'espoir d'un renouveau, lui l'un des symboles des triomphes de 1998 et de 2000. L'équipe présentait un visage profondément renouvelé, avec l'arrivée d'une nouvelle génération qui, croyait-on, saurait se montrer digne d'un maillot bleu récemment bafoué. Les mots « valeurs », « motivation », « fierté » étaient brandis comme autant de leitmotivs, avec dans le rôle du marabout un Zinédine Zidane revenu dans son jardin de Clairefontaine pour prêcher la bonne parole. Le projet de jeu s'annonçait alléchant, offensif, une sorte de tiki-taka barcelonais, ce jeu collectif et rapide espagnol dont s'est délecté le monde du football cet été. L'objectif était donc de rénover l'image d'une Équipe de France qui s'était coupée de son public et des médias, pour effacer les désastres moraux et sportifs provoqués par cette sélection d'enfants gâtés. Il fallait également limiter aussi bien la fuite des sponsors que la baisse de l'intérêt du public, et maintenir à flot cette poule aux œufs d'or qu'est le maillot bleu frappé du coq. L'attitude des Bleus en Afrique du Sud avait en effet choqué les partenaires de la FFF, dont certains versent jusqu'à 4 millions d'euros par an, et qui ont récemment exigé une renégociation de leur partenariat avec la Fédération. Selon le quotidien économique Les Échos, un dispositif de bonus-malus sera mis en place selon les performances des Bleus jusqu'au Mondial 2014. Laurent Blanc et ses joueurs ont donc dû se montrer plus disponibles avec les médias et le public, ce qui a réjoui les impitoyables 60 millions de sélectionneurs français. Entre espoir et naïveté, tous pensaient que l'Équipe de France allait rapidement retrouver le chemin de la victoire, et recroiser la route d'un public qu'elle avait lâchement abandonné. La défaite en amical contre la Norvège, 2 buts à 1, avait même été jugée « encourageante », et « pleine de promesses ». On pensait donc l'affaire bien embarquée lorsque, à leur entrée sur le terrain, les joueurs de Laurent Blanc ont été acclamés par le public du Stade de France. Ne restait plus que l'essentiel, c'est-à-dire renouer avec la victoire.

Révolution Française 0 – Conservatisme Anglais 4

Les résultats parlant d'eux-mêmes, la défaite 1-0 en fin de match face à la Biélorussie ce vendredi a douché les espoirs français, nous rappelant, non sans une certaine cruauté, que, avec Laurent Blanc ou Raymond Domenech à sa tête, l'Équipe de France perd, et ce pour la quatrième fois consécutive. La faute incombe probablement à un manque de vécu international, un déficit d'expérience criant en deuxième période qui a transformé la défense biélorusse en obstacle infranchissable. Jamais en effet les Bleus n'avaient aussi bien porté leur nom. Alors qu'en 2006, avant le premier match des éliminatoires de l'Euro 2008, le onze tricolore comptait 49 sélections en moyenne par joueur ; l'équipe qui s'est présentée hier soir n'en comptait que 14. En effet, les anciens cadres ne sont plus là, comme Henry et Anelka, et d'autres, tels Evra, Ribéry, ou Toulalan, paient leur responsabilité dans la grève de Knysna, preuve que les cicatrices héritées du Mondial ne s'effaceront pas de si tôt. La jeune génération, quant à elle, même si elle est appelée à prendre le pouvoir, demeure encore trop fragile, surtout lorsque la blessure de Nasri, la suspension de Gourcuff, ou la méforme de Ben Arfa viennent rappeler que sans meneur de jeu de qualité, l'Équipe de France n'a aucune créativité. Le doute est même plus profond : la France est-elle toujours une grande nation de football ? De nombreux observateurs, parmi lesquels Arsène Wenger, s'interrogent quant à la réelle qualité du vivier français, tandis que le dernier classement Fifa a relégué les Bleus à une anonyme 21ème place.

 

La détresse de Valbuena contraste avec la joie des Biélorusses

L'Angleterre, de son côté, s'est rassurée, et se trouvant, le temps d'un match, un duo d'attaquants complémentaires et efficaces, Rooney et Defoe, une association qui pourrait faire souffrir de nombreuses défenses à l'avenir. Autre satisfaction côté anglais réside dans la prestation des nouveaux joueurs testés par Capello, comme Dawson et Jagielka, et Hart -le gardien que toute l'Angleterre attendait ?- qui se sont parfaitement mis au diapason de leurs illustres partenaires Gerrard et Rooney.

Finalement, alors que Laurent Blanc se trouve déjà pressé par le temps, dans l'urgence d'une victoire, Fabio Capello s'est donné un peu d'air et de sérénité. Si le premier nommé jouit d'un crédit pour l'instant important, il sait mieux que tout autre que celui-ci n'est pas inépuisable, et qu'il dépendra grandement des résultats obtenus. De ce fait, s'il faudra du temps pour rebâtir la maison bleue, il ne faut surtout pas prendre de retard dans ces qualifications pour l'Euro 2012. Le match de mardi soir contre la Bosnie-Herzégovine place donc déjà les Bleus au pied du mur, un obstacle a priori franchissable pour une équipe pleine de promesses....encore faudra-t-il être assez forts pour les tenir, dans le bouillonnant Stade Asim Ferhatović Hase de Sarajevo.

COMMENTAIRES:

10/09/2010 - c.poline a dit :

Franky serait si fier de toi...
En tout cas moi je le suis!
Cot²

10/09/2010 - pchretien a dit :

beau boulot mon grand , j'attends le prochain avec impatience , maintenant que nous avons enfin ....gagné un match !! ressurection ? bout du tunnel ?
le titre sera important pour l'article, mais pour l'équipe de France ce qu'il nous faut avant tout ce sont DES titres .
a+
pascal C

07/09/2010 - deanejennings a dit :

As an anglosaxon I still cannot understand why Dominiche wasn;t sacked after the Euro disaster. It was obvious to me that Dominiche had nothing to do with the World Cup success in 2006, and that it was Zidane himself who had got the team to playing together as a unit. He never had a useful analysis to give afterwards or presented a plan for rectifying things. He just shrugged his shoulders every time. No wonder they went on strike.

06/09/2010 - estelle.chretien a dit :

Pas mal pour l'inénarrable Monsieur B...
Toutes nos félicitations !
Tes plus fervents supporters...
CC, EG, PG.

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